« Il vaut pas un clou ton corail rouge, Mô, les brins sont trop petits pour en tirer de belles perles ou les proposer à un orfèvre, ils sont tout juste bons à être vendus tels quels dans les boutiques de couillonades pour touristes : Souvenir de la Méditerranée, le Cap d’Agde collé dans une assiette avec un hippocampe sec, quatre escoubilles vernies et accrochée au mur l’assiette parce que ça se bouffe même pas en salade, ces merdes…
– Je m’en doutais un peu mais tu es dur, là.
– Les temps sont durs.
– Je n’ai plus le moindre moyen de subsistance, l’étang ne me nourrit plus.
– Alors tu comptes sur moi et tu me joues la fable de la cigale et la fourmi comme quand on était à l’école. Parlons avenir alors. Écoute-moi, Mô. J’ai un super coup pour un chtarbé comme toi, et en plus j’ai le matériel nécessaire sous le coude. Tu pourrais nous renflouer d’un coup. Si tu réussis, les deux pleins aux as, toi et moi, à bloc.
– Associés dans le crime, je présume.
– Comme d’hab… Moi aussi j’ai besoin de fric, et pas qu’un peu.