Plongée.
Depuis plusieurs jours, il avait abandonné son étang malade pour la mer et là, il explorait les profondeurs derrière l’île Verte.
Il perdit un temps fou à se colleter avec un poulpe des profondeurs, une élédone à une seule rangée de ventouses sur chacun de ses huit bras-tentacules extensibles. Il adorait les poulpes, chats marins, les mêmes yeux fendus et dorés, lunatiques et imprévisibles, toujours curieux mais réservés et réfléchis. Celui-ci, de belle taille, s’était aménagé une cavité qu’il avait protégée en entassant tout autour des coquillages morts, des rochers, des carapaces de crabes vides et des déchets solides de toutes sortes, les reliefs de ses repas pour son château fort, sa citadelle.
Assiégée.
Mô était en passe de vaincre lorsqu’un objet inattendu trouvé à la base des fortifications le stoppa net. Il le prit en main et l’approcha de la vitre de son masque. Il n’en croyait pas ses yeux : une lampe à huile en terre cuite, intacte. Sur le dessus était modelé un Neptune barbu avec son trident assis sur un trône de coquillages.
Poséidon ou Neptune ?
Grecque ou romaine ?
D’où pouvait-elle bien venir ? Y avait-il une épave antique dans les parages ?