Que dire ?
La noirceur du bitume dans la nuit qui coule et la gaieté des phares qui dansent, les trois corps serrés dans la cabine, le rythme des cafés standard avalés aux machines rutilantes, un gobelet toutes les trois heures, la faune croisée sur les aires autoroutières, zombies mutiques, froissés, pâles et sinistres, et nous, décalés et rieurs, le luxe de la douche chaude tous trois ensemble, se savonnant, se disputant les jets malicieux…
Nous avons fait escale à Santorin, montagne fauve dans l’outremer ; la Caldeira nous a emballés avec sa mer intérieure encerclée par des villages de carte postale, tout blancs perchés sur les crêtes rouges. Nous nous taisions, nos yeux élargis par la beauté du monde. Une route pentue avec de grandes marches, une route pour des mulets, inaccessible aux voitures, on l’a gravie et on a fait du tourisme toute la journée entre bars et échoppes, une pause récréation, mais c’est le lendemain, à Mykonos qu’on a débarqué pour de bon.