Début
Fin

Le 1er juin, sortie du 4e tome de La Saga de Mô : Tabarka

Mô a vieilli. Il lui aura fallu vingt ans pour digérer son voyage infernal sur l’étang d’encre. Il se croit pacifié, rangé des voitures, il tisse sa toile, tranquille et sans accroc. Mais dans l’ombre de son paradis, ressurgit sans crier gare la valse des embrouilles. Main dans la main avec une inquiétante Chinoise, il rôde et bataille avec des mafieux russes, trafique avec ses vieux copains et sème à tire-larigot des cadavres dans son sillage. Une nouvelle course dopée à l’héroïne qui sent l’amour à mort et la vengeance sauvage.

Fin

« La fascination des serpents, mon pauvre Mô, tu t’embarques sur une de ces galères… Il y a longtemps que cela ne t’était pas arrivé. Trop calme le pépère, tu te croyais hors du coup, définitivement à l’abri, froid, et te voilà reparti, et pas qu’un peu, attends, la totale, avec fièvre, frissons et adrénaline. Remarque, avec les emmerdes à venir, l’adrénaline, mets-la de côté, tu en auras besoin. »

Fin

Fin

Le chef des Apaches

Marseillan s’était doté dans les années soixante d’un établissement de bains-douches municipal et Mô en avait fait son hammam ; comme tous ceux qui n’avaient pas de salle de bains, il s’y récurait à l’eau très chaude une fois par semaine, le samedi, surtout l’hiver.

Loïc et sa bande aussi. Des hippies peace and love, souriants et graves.

Ils se parlaient, en discussion permanente, jusque dans le hall des bains, s’attendaient et se déplaçaient en groupe, jamais pressés, toujours détendus…

Ils étaient arrivés dans un vieux bus tagué et bariolé, qui rendit l’âme le lendemain, trop fatigué, suivi d’un camion benne chargé de matériaux divers. Ils avaient sollicité et obtenu du maire, à leur étonnement extrême, l’autorisation d’installer la communauté sur un terrain vague, derrière la cave coopérative de vinification, au bord de l’étang de Thau, sur un rivage sauvage et plat.

Après avoir fauché la baouque à la main, la tribu construisit de bric et de broc, un bidonville et un chantier naval tout à fait extraordinaires.

Loïc, l’homme à la barbe noire, le pirate, l’ingénieur, le chef des Apaches, (le village n’était jamais en peine pour les surnoms), avait inventé, disait-il, un procédé de construction pour les coques de voiliers de haute mer, en béton armé et résine de polyester.

Ils étaient donc une vingtaine à vivre sur les marges du village, curieux, ouverts, sans complexes et discutant avec tout le monde. Ils reniflèrent vite en Mô un marginal chichois, plus asocial qu’eux ; du coup les femmes de la horde l’invitèrent pour le réveillon de Noël.

Fin

Son nom, c’était Maurice.

Depuis toujours dans le secteur, tout le monde l’appelait Mô.
Pour le commun des villageois, il avait l’esprit dérangé, le ravi, un madur.
Ceux qui croyaient qu’il parlait seul dans son cabanon se trompaient, il dialoguait tête à tête avec l’araignée qu’il avait au plafond : une épeire diadème tigrée jaune et noire, sa confidente.
Il vivait dans un Tabarka mythique.
Au premier coup d’œil, assommé de soleil et saoulé de ciel bleu électrique, c’était pimpant, typicos, une vraie carte postale.
Trop bleu pour être vrai, lui connaissait l’envers de ce décor.
La vieille jetée de blocs de pierre en vrac enserrait de ses bras malingres quelques barques de pêche pointues en bois peint écaillé, trois négofols, quelques sapinous à fond plat, quatre catalanes à moteur Bernard, plus ou moins cradingues et une demi-douzaine de bateaux de plaisance en plastique. Tout cela flottait tant bien que mal au-dessus des algues croupissantes dans les flaques moirées de mazout et tout cela sentait la pisse, la vieillesse aigre et la mort annoncée, déjà écrite sur le fond vaseux de l’étang asphyxié.
Et pourtant, c’était le bord où des marins grecs aventureux avaient pris pied dans le pays. Il y avait un bail, plus ou moins trois mille ans. Les eaux étaient montées, le paysage avait été bouleversé, mais les traces demeuraient. Par un mètre cinquante de fond, à cent pas du rivage, on pouvait rencontrer en ordre dispersé les gardiens du site : les blocs de pierre taillée de l’antique jetée gréco-romaine, oubliés des dieux et des hommes, quais perdus, submergés, en partie enlisés, recouverts d’un fauvisme mouvant d’algues brunes, rousses et jaunes.
Le paradis de son enfance d’ondin solitaire, passée à explorer ce petit univers noyé sous deux à trois mètres d’eau cristalline : le tour de la « Pyramide » et le « Chemin des Romains », des noms antiques pour ce récif surpeuplé. Du sable coquillier et des prairies marines entouraient des rochers recouverts d’huîtres collées, des tapis de moules, une faune fixée d’invertébrés multicolores, de grands bancs de poissons minuscules, et surtout des grappes d’hippocampes accrochées à ses doigts d’enfant, un micro-monde lagunaire en miraculeux équilibre. Un aquarium tropical ce coin-là, à une époque définitivement révolue pour cause d’écosystème épuisé. Avec ses dix ans, son maillot en laine tricotée, son masque de plongée qui lui englobait tout le visage et le tuba incorporé qui s’obstruait avec une balle de ping-pong, il se la jouait alors Vingt mille lieues sous les mers, recherchant obstinément le cimetière du Nautilus et les scaphandriers du capitaine Nemo, jusqu’à ce que le froid ressenti l’oblige à sortir de l’eau grelottant et les lèvres violettes et à se sécher en se collant cul-nu sur un rocher plat, brûlant de soleil.
On n’abandonne pas son paradis. Mô avait toujours vécu là sur le milieu marin comme une salicorne des rivages et il s’était enraciné, disposant et habitant l’ultime baraque du port des pescaïres paures, le ghetto des pêcheurs fauchés, le dernier barracot du petit port de pêche de Tabarka.
Pendant deux millénaires, cette caste d’intouchables demeura hors les murs, loin des remparts, accrochée sur le rivage de tous les dangers. Une tribu de sauvages hors normes et le plus souvent hors la loi dans une favela à risque, brûlée, dévastée et reconstruite obstinément après chaque invasion. Au fil des siècles, décimés ou récupérés, ces indiens-là avaient disparu.
Mô était le dernier des Mohicans et hantait le quartier.

Fin

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LE 1er JUIN 2016

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